Mixité … le Covid n’aura pas ta peau !

Projet Collectif Ateliers

En 2019-2020 nous lancions le projet collectif ateliers sur le thème « Mixité ». Nos ateliers ont travaillé autour de ce thème sous diverses formes et brusquement, le 13 mars 2020 tout s’arrête. 

Il serait dommage que cette quantité de travail passe aux oubliettes. Aussi, vous trouverez quelques textes et réflexions qui ont été réalisés par nos membres dans divers ateliers. Des oeuvres d’art ont également été réalisées, elles seront exposées dans nos locaux durant le mois de novembre. Evidemment, tous ne seront pas mis à l’honneur, des chants, des danses, des textes, des travaux de tricot et dentelles etc … mais ce n’est que partie remise… 

La mixité sur les lieux de travail … 

Saynètes qui auraient été jouées lors de l’après-midi des Portes Ouvertes de la FIS

Il y a quelques années, c’était au siècle dernier, une amie a rapporté, de son voyage à Moscou, l’anecdote suivante: lors d’une sortie avec son hôtesse, elle remarqua le manque de galanterie du monsieur qui les accompagnait. 

– Pourquoi ce monsieur ne tient pas la porte pour vous céder le passage ? 

– Pourquoi le ferait-il ? Il est grutier comme moi. 

Pour ma part, j’apprécie que mes homologues masculins soient encore de galants hommes. Pourtant, dans le milieu du travail, il arrive souvent que les messieurs manquent de considération envers les femmes ; c’est ce qui m’a inspiré la petite scène qui va vous être présentée et qui a pour titre : La mixité sur les lieux de travail. 

Patrick, Jean et Jacques interprèteront un patron ou un collègue. Les dames seront des employées. 

Frida : Patrick, tu veux bien, s’il te plaît, attraper pour moi le dossier X, je ne parviens pas à l’atteindre, il est sur la dernière planche de la bibliothèque et j’ai le vertige sur l’escabelle. 

Patrick : Ma petite dame, tu as postulé pour ce poste, tu l’as obtenu. Débrouille-toi… 

Janou : Vous m’avez demandée, Monsieur ? Vous m’avez changée de poste paraît-il… 

Patrick : Oui, je vous ai affectée aux archives. C’est toujours mieux rangé quand c’est une femme. C’est dans vos gènes… 

Andrée : Monsieur, je suis la nouvelle stagiaire. Je viens de terminer mes études. J’ai un diplôme de sciences po. et je voudrais… 

Jean : Très bien ! Vous ferez le café et vous vous occuperez des photocopies. 

Jocelyne : Monsieur le Directeur, je vous rappelle que mon congé de maternité commence le 1er avril… 

Jean : Oui, oui, c’est noté…Blague à part, j’espère que vous n’allez pas être enceinte chaque année sinon… (il fait un geste de renvoi). 

Les hommes restent assis, les dames avancent derrière eux. Les hommes se lèvent et s’intercalent dans le rang des femmes. 

Renée : Croyez-vous que ce qui a été dit soit une fiction ? 

Textes arrangés par Renée Wohlmuth (Animatrice de l’atelier théâtre) 

Slam

T’es « il » !
Qui « il » ?
Tu ne viens pas de là-haut … dans le brouillard …
Clébard trouillard !
Tu ne descends pas dans le midi,
Esprit proscrit !
Tu vis à Bruxelles
Citadelle mortelle !
Fonctionnaire, immigration …
Intégration, expulsion
Les étrangers te gênent …
Indigène, anxiogène !
Mais tu es seul, très seul …
Triste linceul !
Cherche l’âme sœur, même noire …
Espoir dérisoire !
T’es « elle » !
Qui « elle » ?
Tu remontes par-delà le midi …
Bateau maudit !
Sitôt accosté déjà repoussée …
Angoissée, blessée !
Embarquée, putain de train …
Dédain assassin !
Bruxelles, ultime refuge …
Juge, transfuge !
Fonctionnaire, immigration …
Tentation, répulsion !
Montrer papiers, sourire …
Esprit surpris !
Lui, sourire condescendant …
Impudent, imprudent !
Ces papiers, les mérite-t-elle ?
Dilemme cruel !
En ordre, liberté surveillée …
Eveillée, invitée !
Un rendez-vous, promesse traitresse …
Nuit d’ivresse, princesse !T’es « nous » !
Qui « nous »
Amourette de passage ou amour fou …
Cela dépendra des tabous !
Cela dépendra de vous.

Claude Dausort (Atelier d’écriture de M. Wynands) 

Une tranche de Vie

Chouette, bientôt la fête des voisins ! c’est toujours une réjouissance dans notre immeuble de 20 étages et 120 appartements d’avoir l’occasion de mieux se connaître, de se parler et de sympathiser de façon plus personnelle alors que pendant toute l’année, quand on se croise  dans notre spacieux hall d’entrée, on se contente d’un hochement de tête, un petit signe discret de la main ou simplement le banal « bonjour, comment ça va ? ».  Je rédige donc une invitation joliment illustrée que je pose soigneusement dans les six ascenseurs. Aussitôt le poster affiché, les réactions ne tardent pas à surgir ; en dehors de l’excuse des vacances, congés, voyages, famille, maladie ou absences diverses, je réalise que la date tombe en plein ramadan, ce qui exclut déjà une bonne partie de mes voisins ; nous devrons donc renoncer aux spécialités maghrébines et aux délicieux biscuits en pâte d’amande. De toutes façons, même en temps ordinaire, ils ne se manifestent presque jamais, se méfiant des bouteilles d’alcool qui s’éparpillent sur les tables. Pour comble, la date est un vendredi où  Rachel Gottlib et le violoniste  Samuel Mandelbaum, regrettent sincèrement de ne pouvoir se joindre à nous car les vendredis soir, ils se réunissent en famille pour le shabbat. Comme pour se faire pardonner, ils ont quand même contribué à notre buffet en nous proposant un plat de Gefillte Fish, composé de carpe farcie surette et sucrée servie avec du raifort teinté de betteraves rouges, ainsi que leur traditionel « gehackte Leber », pâté de foie de volaille agrémenté d’œufs durs et d’oignons dont on étale quelques matzots croquants. Notre cher Manu, voisin portugais a amené des bouteilles de vin dont le raisin provient des collines ensoleillées de ses vignobles. Nos latinos nous ont comblés en doritos et guacamoles. Il faut dire que nous habitons en sandwich entre des mexicains en-dessous et une cubaine au-dessus de chez nous dont la voix et la musique résonnent à travers tous les étages ce qui énerve le petit bichon de notre lady anglaise deuxième  qui accompagne cette voix de ténor d’ aboiements incessants.

Notre ami Grec et son épouse japonaise nous ont amené quelques dolmades et des sushis qui donnent une note exotique à l’ensemble. Nos voisins de palier libanais sont plus discrets que les épices de leur cuisine qui dégagent une violente odeur d’ail  que j’essaie péniblement d’atténuer par des baguettes parfumées.

Ah oui, ne pas oublier nos adorables et joyeux couples gays qui ne manquent jamais à l’appel pour faire la fête en nous gratifiant de leur généreuse contribution en mousseux et grand gâteau convivial pour bien marquer qu’une mixité peut se fêter dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Christiane Depireux (Atelier d’écriture de M. Wynands) 

Voyage à bord du tram 81

J’assiste au lever du soleil au bord des étangs de la Pede à ma droite. Les canards s’ébrouent déjà et les chants d’oiseaux couvrent le bruit des voitures au- dessus de ma tête.

A ma gauche, je contemple les tags institués en art sur les pylônes qui soutiennent le Ring.

Le bruit de ma cloche rappelle à mes premiers visiteurs aux yeux endormis que je m’élance.

Les travailleurs du bâtiment, les parents pressés de déposer leurs enfants à la garderie, se laissent bercer par mon mouvement de balancier. Ils sont vite éveillés par les salutations surexcitées des élèves des écoles autour du Parc Astrid. La jeunesse en mouvement me donne le sourire. Ces jeunes avec un cartable sur le dos ou des fardes sous le bras sont de la même couleur. Ce sont tous des étudiants. Une symphonie de couleurs se décline du bleu clair au marron foncé, voile ou pas voile, les vêtements sont similaires même si l’uniforme n’est pas exigé. En jeans et en baskets, ils descendent pour la plupart à « St Guidon » pour essaimer vers les écoles adjacentes ou pour se laisser engloutir par le Métro de la Ligne 5.

Embarquent les employés, les ouvriers, les mères avec poussettes, les grand-mères et les copines qui se rendent au marché Clémenceau ou celui de la Gare du Midi. Les messieurs ne sont pas en reste non plus. La population est aussi mélangée que les tenues chatoyantes ou celles, unicolores, de ces dames. Les adultes s’expriment en espagnol, en arabe, en lingala, langues entrecoupées de mots français. Halal est le mot-clé des devantures des magasins rue Wayez.

Je traverse le canal vers Cureghem et la Maison Communale encore endormie, puis je fonce vers la Gare Du Midi avec un passage obligé en sous-sol.

Je prends la direction de la Barrière de St Gilles où les enseignes des petits commerces se révèlent polyglottes : français, arabe, mais aussi brésilien, portugais, chinois, dari, urdu. 

Je me tortille dans les petites rues de St Gilles, je traverse la chaussée de Charleroi pour me lancer vers Ixelles. La population change, se rajeunit. Les vêtements portent le logo des écoles supérieures. Le français prédomine avec un mélange de portugais, de lingala, d’anglais… 

De Flagey, je monte dans les rues d’Ixelles vers Etterbeek avec des groupes de touristes, pour les Musées du Cinquantenaire et quelques Eurocrates. Je m’arrête à Montgomery où je contemple les arcades et le beau parc avant de reprendre la route dans l’autre sens.

Pour tout vous dire, les soirs de fin de semaine, c’est une autre histoire.

J’embarque les personnes jeunes ou matures de retour d’une virée soirée dans les pubs de Flagey et alentours. Ils communiquent aisément, leurs rires joyeux me permettront de m’endormir aisément dans mon coin de la Pede où je vais passer la nuit au calme.

Agnès Uwera (Atelier d’écriture de M. Wynands) 

Mixité, dites-vous?

– Dites-moi M. Robert venez à mon secours car il faut que je produise des phrases bien torchées, des paragraphes bien pensés sur un sujet qui préoccupe grandement mes contemporains, sur un terme  propre à agacement à  hostilité, considéré comme un gros mot par certains, sauf par quelques utopistes aux idées larges… Je veux dire mixité !

– C’est bien simple ma chère amie, revoyez votre latin ! MIXITé: du verbe miscere: mélanger. Donc composer, combiner, mélanger des éléments de natures différentes.

– Cela est bien joli , mais voyez Cromagnon et Néanderthal se sont mélangés et au fil des temps l’un a éliminé l’autre!

Mais par contre,  maintenant, la mixité exacerbe parfois les différences.

Parcourez les plaquettes des boîtes aux lettres et vous verrez une pléade de noms aux consonnances  étrangères de toutes origines. Et dans l’ascenseur vous rencontrerez un voisin  traînant un bac de bières ,  une autre fois un autre transportant un pack de  bouteilles d’eau, à une autre occasion un voisin traînera un carton de bonnes bouteilles. Boiront-ils ensemble?

Dans le métro, la mixité variera selon les stations. Couleur de peau et type de vêtements apparaissent et disparaissent au fil du trajet. Conversent-ils?

Il y a mixité dans quelques familles, dont la mienne  où la couleur blonde dominante a viré au teint mat et halé, prunelles brunes et cheveux bouclés du meilleur effet. Petits enfants adorables et bien intégrés, à l’esprit largement ouvert, dans la ligne de leur grand-mère.

Pour ceux qui vivent la mixité comme une richesse de découverte de l’autre, assimilation    mutuelle  des qualités, de leurs différentes cultures, c’est un enrichissement.

Hélas, d’autres refusent d’ouvrir leur esprit et restent prisonniers des coutumes et des dogmes qu’on leur a inculqués.  Ils cultivent alors l’entre-soi qui fait progresser le communautarisme, chemin progressif vers le refus de dialogue l’insulte et le conflit ouvert.

 Si on essayait le respect mutuel……

Madeleine Mathieu (Atelier d’écriture de M. Wynands) 

Fil rouge

Le parc s’est éveillé dans un petit matin de brume automnale. Ils étaient là, transis de froid, arrivés pêle-mêle de partout à la fois, arrivés hier, abandonnés de tous depuis un mois… Hommes, femmes, enfants, comme une marée humaine en souffrance…

Gil Wynands

Toi plus moi égale nous, you more me equal us, du mehr ich gleich wir, tu mas yo igual nosotros, jij en ik is gelijk aan wij, você mais eu igual nos, tu più me ugual noi, wena alinganayo naminik

Cathy Mayer

Français, anglais, allemand, espagnol, néerlandais, portugais, italien, zoulou.

Leisure time and the mixing is not easy. Group walks are for women, single hikes are for men.

Crafts are for women, diy is for men.

At the movies, adventure and exploration for men, sentiment and sentimentaly for women.

Really? Why hasn’t built in obsolenscence been programmed into our brains?

Isn’t it time to mix and blend our points of view?

Le temps libre et la mixité ne viennent pas naturellement. Groupes de marche pour femmes, randonnées pour hommes.

Décoration pour femmes, bricolage pour hommes. 

Au cinéma, aventure et exploration pour hommes, sentiments et sentimentalité pour femmes.

Vraiment? Pourquoi l’obslescence programmée n’a-t-elle pas été prévue par nos cervaux?

N’est-il pas temps de mixer et mélanger nos points de vue?

Cathy Gaspard

En una ciudad habitada por letras, estas se juntarian para tener significado. En la palabra diversidad, por ejemplo, cada letra indicaria una variedad: De culturas, Ideologica, Vegetal, Etnica, Religiosa, Sexual, Individual, De edad, Ambiental, De lenguas… En una ciudad que aceptara la diversidad, las personas convivirian en armonia y paz.

Dans une ville qui ne serait habitée que par des lettres, celles-ci se rejoindraient pour illuminer la ville.

Ainsi, dans le mot espagnol «diversidad», c’est-à-dire «mixité», chaque lettre aurait sa signification:

Diversité Idéologie Variété Ethnie Religion Sexe Individu Différence Âge Désir

Dès lors, dans une ville qui accepte la mixité, les personnes cohabiteraient en harmonie et en paix.

Mar Pastor

Zou het zo kunnen zijn!

Spijtig genoeg, waarom is een «gemengde» samenwomen zo moeilijk in onze zo gezegd ontwikkelde maatschappij? 

Het in zichzelf gekeerd te zijn uit angst voor de andere zou er een reden zijn?

Belachelijk! Want, iedere «Mens» van welke afkomst hij is, is een menselijk wezen.

Dan, laten we kweken een ontwikkelen alles wat ons verenigt: kunst, sport, muziek,  geneeskunde… enz…, om open van geest te zijn om de andere met zijn verschil te aanvaarden.

Si cela pouvait être vrai!

Malheureusement, pourquoi une cohabitation «mixte» est-elle si difficile dans notre société dite évoluée?

Le repli sur soi par peur de l’autre en serait-il une raison?

Ridicule! Car chaque «Personne», quelle que soit son origine, est un être humain.

Alors, cultivons et développons tout ce qui nous réunit: l’art, le sport, la musique, l’art de guérir,… etc…, afin d’être ouvert d’esprit et accepter l’autre et sa différence.

Jacqueline Buzin

La mixité, je connais…  Française de naissance, j’ai opté pour la nationalité belge. Ma mère était italienne, mon père autrichien, et j’ai épousé un Tunisien.  Mon père était juif, mon mari musulman. Mon père était réfugié politique en France, mon mari était un émigré. Attendez, ce n’est pas tout, j’ai deux adorables petites-filles dont la maman est coréenne. 

Je considère que c’est un beau mélange et pourtant… ce ne fut pas du goût de certains, de ceux qui aujourd’hui jettent un regard méprisant sur les réfugiés du parc. 

Humanité et mixité vont de pair, gardons-nous, comme le dit Molière de: «Juger sur ce qu’on voit». 

Renée Wohlmuth

Il parco di Gil mi ha fatto il cuore, eppure preferisco questo mondo che ci costringe a guardare gli altri che un mondo  mono-tono. Un mondo misto non sarà  sempre facile, ma sicuramente  più vivo, perchè tutte le mescolanze lo rendono  più bello :  la mescolanza di colori diversi, di sogni e realtà, di arte e scienza,  di idee e pensieri , di lingue e religioni, di arti e tradizioni. Ecco la vera sfida…trasformiamo le difficoltà di  un momento nella bellezza di domani !     Renata Cipriani  -insegnante di lingua italiana 

Le parc de Gil m’a fait trembler le cœur, mais je préfère ce monde qui nous oblige à regarder les autres qu’un monde mono-tone. Un monde mixte ne sera pas toujours facile, mais certainement plus vivant, car tous les mélanges le rendent plus beau: la mixité de différentes couleurs, rêves et réalité, art et science, idées et pensées, langues et religions, arts et traditions. Voici le vrai défi… transformons les difficultés d’un moment  dans la  beauté de demain!

Renata Cipriani

La mixité, je la vis au quotidien avec mes collègues et c’est un vrai bonheur!

L’une me parle de son village au fin fond de la Normandie, une autre me détaille la savoureuse recette des feuilles de vigne de sa maman, la troisième clôture ses journées par un chantant «a domani» , une autre me rappelle régulièrement son appartenance berbère et commence alors ses phrases par «Chez nous, chez les Rifs» ce qui me permet aussi de comprendre que lorsqu’il y a l’haïd, j’aurai des gâteaux aux noix et au miel.

Et grâce à la dernière, je perçois ce que signifie Hakuna Matata.

Vive la diversité…

Florence Planchet

Alors, j’ai repris ma canne et mon chapeau, mes rêves d’hier et d’aujourd’hui pour mieux penser demain, dans cette société cosmopolite. Et en me persuadant que les malades qui nous gouvernent sont vraiment des grands malades.

Dans notre immeuble de cinq appartements, le rez de chaussée est occupé par une famille bulgare avec deux enfants. Juste au-dessus de chez nous, un jeune couple turc et une adorable petite fille qui trottine au-dessus de nos têtes. Leurs voisins immédiats sont albanais. Ils ont deux beaux petits garçons. Si d’aventure la jeune maman nous croise lorsque nous revenons les bras chargés de courses, elle se fait un plaisir de monter nos sacs. Quant à nos voisins de palier, ils sont belges et homosexuels.

Notre immeuble vit au rythme des saisons, des sourires et des petits mots échangés dans les escaliers.

La mixité, mon bon Monsieur, la mixité…

Gil Wynands

Peur et mixité

Comment trouver ses repères dans cette faune humaine qui inspire plus de méfiance que d’empathie ? Il reste inévitablement en nous cette peur animale d’être mangé, dominé ou exploité et ce réflexe ancestral de rassembler nos semblables pour faire face à l’inconnu. Surtout si ces inconnus deviennent plus nombreux et représentent une menace pour notre clan. Il serait trop facile de voir les points qui nous ressemblent – et nous rassemblent – que de mettre en avant tout ce qui nous est différent et nous importune. Surtout pas nous mêler aux étrangers ! ce serait nous fondre dans la masse, non ! notre ego nous impose d’être unique, différent, exceptionnel et très évidemment meilleur. En fait c’est une simple question de mesure : si je suis meilleur, je suis donc supérieur et différent. Ma différence, c’est mon atout, c’est à moi, mon pays, ma langue, ma religion, mes coutumes me définissent et si tu ne penses pas comme moi, je te plains, c’est que tu n’as rien compris !

Heureusement il arrive parfois au cerveau de se taire, par exemple sous l’effet d’un choc ou d’une épidémie qui touche invariablement toutes les populations. Il arrive alors que sous l’effet d’une même vulnérabilité, nous re-devenions solidaires, et nous nous laissions bercer par une musique nouvelle, par un plat aux saveurs inattendues, une langue aux intonations musicales irrésistibles. Il arrive que l’humain baisse les bras devant l’immensité de la nature, devant la variété infinie des peuples aux multiples facettes. Il arrive qu’il soit subjugué par ce qui lui échappe et par ce qui lui est différent. C’est alors qu’il reste une chance pour que s’ouvre son cœur et pour qu’il participe à l’orchestre du monde en s’oubliant lui-même et qu’il se repose en toute confiance dans les bras de son prochain comme dans ceux d’un frère ou d’une sœur.

Christiane Depireux (Atelier d’écriture de M. Wynands)

Mixiteit

Onderwerp met duizend en één facetten.

Mixiteit is de mengeling van alles wat verschillend kan zijn : seks,volksgroepen, godsdiensten,landen kleuren culturen enz….

Mixiteit is het tegengesteld van segregatie en stereotiepen van allerlei soorten.

Ze is synoniem van ontmoetingen, openheid, hoop, levensliefde, samenwonen en is aan de basis van een verrijkt en creatief leven.Ook in de natuur aanwezig, wordt ze dan biodiversiteit genoemd.

Het duurde lang om een aarzelende mixiteits-benadering te geraken.

Toen we jong waren, betekende « mixiteit » vooral de verhouding onder man(nen) en vrou(en).Het onderwijs was niet gemengd behalve de kleuterschool, de eerste kwam er in Brussel in 1827.

In 1948, werd de vrouwen de stemrecht door België toegegeven hoewel deze voor de oorlogsweduwen sinds na het einde van de eerste wereldoorlog al bestond.

Tweede helft van de 20ste eeuw, in het midden van de jaren ’60 worden de scholen gemengd. Meisjes en jongens leren in dezelfde scholen en volgen dezelfede programma’s.Die mixitieit is als een springplank aangevoeld.

In het begin van de jaren 2000, Daniel Barenboïm, Argentijns-Israélische pianist en dirigent heeft met een Amerikaans-Palestijnse schrijver een Joods-Palestijns orkest op touw gezet. Het doel was en is nog altijd dialoog, vrede en humanistische waarden te promoveren.

Het ontwikkelen van toerisme moedigt het reizen aan,bevordert de kennis van culturen, volksgroepen, godsdiensten, belet in zichzelf gekeerd te zijn en haalt veel gevestigde taboe’s overhoop.

Zekere sportieve vakken die vroeger alleen voor mannen bestemd waren, worden nu vaak door vrouwen beoefend.

Optimistisch of realistisch ?

Wanneer zal het beoefenen van gemeenschappelijke sporten mannen en vrouwen in een zelfde ploeg samen brengen?Een lange weg blijft af te leggen naar tolerantie ‘t is te zeggen het aanvaarden van de andere en zijn verschiL

Dan ? Mixiteit : droom, realiteit of utopie ?

Groupe de Mme Jacqueline Buzin

La mixité

C’est un monde en couleur, une école au printemps, des enfants tous en chœur, une ronde en chantant. 

C’est la cour de récré au quartier des Marolles

la rue neuve à midi surtout le jour des soldes 

c’est l’avenue Louise et les magasins chics

c’est aussi la famille qui mendie.

C’est une ville multiforme, des nationalités, des langues qui s’affolent, des grands rires éclatés.

C’est le voile de l’islam et la Croix du curé, c’est l’église Notre-Dame, le collège huppé, c’est le jour du sabbat et la laïcité, c’est le nom de Bouddha, apprendre à méditer.

C’est un monde en couleur qui chante et qui danse, les filles et les garçons, la chorale et les sons, les mélodies anciennes, les rythmes africains, c’est les chansons païennes et les hymnes latins.

Voix graves, voix aiguës, chanter et écouter, chanter et s’écouter.

C’est un monde ouvert, accueil esprit nature, un monde  en éveil, une soif d’aventure, des jeunes et des aînés, des tristes et des joyeux, une envie de plaisir, de croire en l’amitié, un monde de confiance, un univers sans peur, une grande page blanche avec des reflets verts, jaunes, rouges, violets, bleu turquoise et même café au lait.

La mixité, une société ouverte, c’est la sororité, c’est la fraternité, au XXIe siècle un mot pour rassembler.

Jean Claude Bodson (Atelier d’écriture de M. Wynands)

Nature doesn’t like order.

Variety can create harmony in a garden or in nature. Nature doesn’t like order. Look at Monet’s garden in Giverny… Monet, the gardener artist was strongly inspired by nature, flowers, light, and colours, but different tones within the same space. This garden is a world apart. It’s an English garden, full of species which mix and live together. However, the mix of plants in ornamental horticulture is an aesthetic research. We compos a living picture with a mixture of annual, perennial, bulbous, climbing plants… each plant has its own resistance capacity in a mixture.

The garden in front of the house is called “le clos normand”.

Monet plants a lot of flowers on both sides of a wide central aisle. In the summer, the ground in the alley is filled with nasturtiums. The flower beds contain multiple colours and varieties: roses, tulips, poppies, daffodils, irises, peonies…

At the top of the central path, there are arches with climbing roses to gives a perspective effect and a play of color. Wild vines and other plants grow on the farm’s facade.

In the morning Monet loved cold colours, like blue irises. At sunset he loved orange, yellow and red colour to light up the view.

Cours d’anglais de Mme Gaspard

La FIS